Souvent vue de manière réductrice comme une activité de chiffonnier, l’économie circulaire est en réalité un modèle d’avenir pour l’ensemble de l’économie. La crise que nous traversons est l’occasion de s’en saisir pour en faire un des leviers de la relance et entamer la consolidation d’un nouveau pacte productif qui remplacerait le sempiternel triptyque produire-consommer-jeter par une nouvelle économie de la réutilisation, de la réparation, de la remise à neuf et du recyclage. Avec à la clé : une croissance plus responsable et de nouvelles filières de réemploi pourvoyeuses d’emplois durables.
Parmi tous les indices que je perçois d’un potentiel boom de l’économie circulaire dans les prochains mois, deux méritent particulièrement d’être soulignés. D’abord, les consommateurs sont pour la majorité prêts à ce changement de paradigme. Les études le montrent : déjà l’an dernier[1], plus de 50% d’entre eux déclaraient privilégier la réparation et la revente au lieu de jeter les produits. Ils étaient également 31% à dire préférer acheter des produits d’occasion ou de seconde main.
Ensuite, les entreprises se saisissent de plus en plus du sujet. Au moment du confinement, pour permettre le passage au télétravail, elles ont été nombreuses à se tourner vers le reconditionné faute de trouver du matériel neuf sur le marché.
J’en suis convaincue, il y a une vraie lame de fond pour l’économie circulaire. Et elle devrait s’amplifier à mesure que les acheteurs, particuliers comme entreprises, prendront conscience de l’impact environnemental du modèle linéaire qui prédomine depuis plusieurs décennies.
Dans ce contexte, je suis fière de contribuer à cette dynamique collective au sein de BNP Paribas Leasing solutions. L’activité de leasing, qui est très ancienne chez BNP Paribas, est maintenant le fer de lance de l’économie circulaire. A sa création, en plein milieu des Trente Glorieuses, juste après la seconde guerre mondiale, l’idée était d’accompagner l’accès aux équipements professionnels. A l’époque personne ne se préoccupait de la rareté des ressources naturelles. Mais maintenant les choses ont changé, et nous nous sommes donnés l’obligation de tenir compte de cet état de fait.
C’est pourquoi, lorsque j’ai pris la responsabilité de ce métier, j’ai cherché à introduire un modèle d’économie circulaire dans nos activités, qui serait à la fois durablement rentable et responsable. C’est tout l’objet du partenariat que j’ai monté avec Carmen Ene, PDG de 3stepIT. Lorsque des clients souscrivent une offre de location pour leurs smartphones, tablettes ou ordinateurs, 3stepIT les entretient, puis les récupère en fin de contrat avant de les reconditionner puis de les remettre sur le marché. Autrement dit : ce sont des experts de la gestion du cycle de vie des équipements.
Nous avons rapidement vu que nous pourrions établir un lien solide en associant l’ampleur et la profondeur de la couverture géographique de BNP Paribas, aux expertises pointues de 3stepIT sur le reconditionnement. C’est le sens de la joint-venture « BNP Paribas 3 Step IT » que nos sociétés ont constitué ; une coentreprise de gestion de flottes IT présente dans 11 pays. Notre modèle économique est simple : rien ne se perd, tout se transforme !
À l’issue du processus, 97% des appareils sont reconditionnés et revendus, et seuls 3% des biens sont recyclés de manière responsable pour en extraire les matériaux utiles. Et nous comptons parmi nos clients aussi bien des PME que des multinationales. À l’heure actuelle, nous traitons ainsi près de 500 000 appareils chaque année. Et, si vous vous posiez la question : oui, c’est rentable ! Pour notre entreprise mais aussi pour nos clients. Car nous répercutons le prix de revente du matériel en fin de contrat dans le coût de la location. La location leur permet, en outre, de renouveler facilement leurs équipements pour avoir toujours à disposition des matériels adaptés à leur activité.
Il s’agit donc d’une solution à impact positif pour tous : notre entreprise, nos clients et la planète !
[1] LSA, « Plus de la moitié des Français préfèrent réparer que jeter », 6 juin 2019. Disponible en ligne.
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