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Progrès technologiques et modèles basés sur le principe de l’abonnement

À l’ère du numérique, la technologie transforme la manière dont on opère à toutes les étapes de la chaîne logistique. Elle est le moteur d’une économie partagée qui privilégie l’accès par rapport à la propriété. Cette tendance se retrouve chez les consommateurs qui manifestent une nette préférence pour les services par abonnement tandis que les petites et moyennes entreprises du secteur de la haute technologie adoptent des modèles de paiement à l’utilisation afin de pouvoir suivre le rythme du changement et dégager des capitaux pour financer leurs activités de base.

Ce passage de la propriété à l’utilisation s’inscrit dans un mouvement de mutation profond et séculaire, et, dans ce contexte, l’essor du mode SaaS (logiciel en tant que service) redéfinit la façon dont les entreprises et leurs clients se comportent. La technologie est le catalyseur clé d’une révolution qui permet aux fabricants d’offrir à leurs clients les ressources dont ils ont besoin en payant à l’utilisation.

Ce qui se passe au niveau de la société de consommation se retrouve ensuite dans le monde du travail. L’économie du partage est de plus en plus présente sur le marché interentreprises. Les entreprises sont plus enclines à recourir à des services par abonnement qu’elles ne l’étaient il y a quatre ou cinq ans, confie Pascal Layan, Directeur Général Adjoint de BNP Paribas Leasing Solutions.

Les Millennials font déjà appel à des services facturés au mois et, à mesure qu’ils entrent dans le monde du travail et deviennent des décideurs clés, les entreprises dans lesquelles ils travaillent adoptent à leur tour des modèles de location ou par abonnement qui offrent un accès immédiat à des ressources essentielles sans investissement initial.

SERVICES BASÉS SUR LE CLOUD ET SAAS

La multiplication des modèles par abonnement sur le marché B to C se manifeste plus particulièrement dans l’adoption de services managés et basés sur le cloud qui ont bouleversé le marché du matériel informatique traditionnel. L’accélération de l’utilisation des services cloud s’explique par la nécessité de réduire les coûts et de répondre aux exigences croissantes des demandeurs finaux.
Le mode SaaS permet aux utilisateurs de services de souscrire et utiliser des logiciels hébergés sur le cloud. Les modèles fondés sur le principe de l’abonnement s’appliquent aussi au cloud computing ou « infrastructures en tant que service » et aux plateformes d’exploitation ou « plateformes en tant que service ». Grâce à ces modèles, les utilisateurs qui ont besoin de davantage de capacité informatique peuvent en bénéficier rapidement, à tous les échelons, et accéder aux données dont ils ont besoin à partir de n’importe quel appareil. Et grâce aux progrès réalisés en matière de cryptage et de sécurité, les fournisseurs de serveurs peuvent offrir une meilleure protection à leurs clients.

CE QUE CELA SIGNIFIE POUR LES BANQUES, LES START UPS ET LES PME

L’amélioration de la sécurité a contribué dans une large mesure à inciter le secteur des services financiers à s’orienter vers un modèle par abonnement alors que le secteur boudait les services cloud depuis longtemps, continuant au contraire à s’appuyer sur la propriété de ses propres serveurs. Pour les grandes banques, les avantages que procurent les services cloud, comme la capacité d’offrir des produits à l’international et à la demande ou encore de réduire ses coûts pour répondre à des exigences en capital règlementaires plus strictes, ont été contrebalancés par les risques associés aux fuites de données.

Les avantages pour les start-up et les petites et moyennes entreprises sont flagrants puisqu’elles peuvent louer les dernières technologies et donc réduire les obstacles à leur entrée dans la quasi-totalité des secteurs en n’étant pas contraintes par des besoins en fonds de roulement.

Si les modèles de location ou les abonnements étaient autrefois considérés comme des alternatives onéreuses à la propriété de biens, ils ont désormais un rôle crucial à jouer dans un monde où, compte tenu de l’évolution rapide des technologies, les petites et moyennes entreprises n’osent pas investir dans l’achat et la maintenance de leurs propres serveurs.

CE QUE CELA SIGNIFIE POUR LES FABRICANTS

Le passage des clients de la propriété des biens à des modèles basés sur le principe d’abonnement a un impact sur le modèle d’activité des fabricants, qui supportent les coûts de production mais ne bénéficient que de recettes mensuelles. Alors qu’auparavant les entreprises vendaient un bien puis recouvraient la valeur de leur facture dès le premier jour, les entreprises doivent désormais s’assurer d’avoir les moyens financiers d’offrir au client un produit ou un service pendant deux ans et d’être payées par échéances mensuelles ou trimestrielles.
Or, les entreprises ne disposent pas toujours du capital initial nécessaire pour proposer un service par abonnement.

Les solutions de location peuvent contribuer dans une large mesure à aider les fabricants et revendeurs à migrer vers un modèle par abonnement mensuel en apportant des capitaux dès le premier jour au fabricant et à son réseau de distribution, puis en offrant un modèle hybride de type abonnement à l’utilisateur final, souligne Pascal Layan.

Ce modèle hybride est particulièrement adapté aux secteurs de la haute technologie et à des secteurs extrêmement réglementés comme ceux des biotechnologies et des fournitures médicales. Dans le secteur de la radiologie, il est nécessaire de disposer d’équipements parfaitement révisés, qui peuvent être mis à niveau et qui répondent aux réglementations. Cet état de fait favorise donc les solutions de location plutôt que l’achat traditionnel. « Le paiement à l’usage convient au secteur de la santé où les entreprises ont une approche budgétaire », ajoute Pascal Layan.

Confrontés à cette menace en provenance de l’économie partagée, les constructeurs automobiles, fabricants d’équipements ou de musique traditionnels sont contraints de réagir et d’adopter des approches différentes en matière de financement et d’activité. L’automobile fait partie des secteurs qui ont déjà sauté le pas en répondant à une dynamique de marché qui veut que les consommateurs ne soient plus en quête de propriété.